logo article ou rubrique
Fr Sébastien Mérion, futur prêtre : « Fasciné par le sourire des religieux »

« Montre-moi ton chemin, Seigneur, que je marche suivant ta vérité ; unifie mon cœur pour qu’il craigne ton nom » : c’est avec le psaume 85 dans le cœur que, ce lundi 15 août 2022, Sébastien Mérion s’avancera pour être ordonné par Monseigneur Gilbert Aubry. Pour ce jeune spiritain, le désir de servir Dieu est apparu dès l’enfance, lorsqu’il a remarqué « l’amour et la joie que laissaient transparaître les prêtres, les religieux et les religieuses » autour de lui… Il évoque ici son parcours.

Article mis en ligne le 9 août 2022

par Centre diocésain d’information

Je suis né le 25 janvier 1989 à Sainte-Clotilde, au nord de l’île de La Réunion, et je suis baptisé le 12 février de la même année à l’église du Saint-Esprit dans le quartier du Chaudron. Je suis l’aîné de la fratrie pour ma mère alors que pour mon défunt père j’étais son cinquième enfant. J’ai ainsi quatre frères et trois sœurs.

Forgé par une éducation religieuse et humaine assez rigoureuse transmise par ma famille multiculturelle et fasciné de voir l’amour et la joie que laissent transparaître les prêtres, les religieux et les religieuses autour de moi, je ressens depuis ma prime enfance le désir de me donner au Bon Dieu. Mais je ne savais pas encore de quelle manière il voulait que je lui réponde. La seule chose qui me frappait est que nombre d’entre eux avaient le sourire car ils étaient fiers, disaient-ils, d’être au service de Dieu et de son peuple. De même, par le sourire, je voyais la possibilité de montrer aux autres que j’aimais Dieu et que je voulais le servir. Peu de temps après, je deviens servant de messe et je suis initié à la récitation du chapelet.

 Cheminement avec le Service des vocations

C’est en 2001, après avoir reçu le sacrement de la confirmation à l’église de la Source, que je rejoins le Service des Vocations du Diocèse de Saint-Denis de La Réunion où je suis plus ou moins assidu aux rencontres de découverte et de discernement et où pour la première fois je fais part de mon désir de devenir prêtre. En grandissant, je découvrais l’amour que peut ressentir un homme à l’égard d’une femme, et vice-versa.

Après l’obtention de mon baccalauréat scientifique en 2008, tout en étant engagé à ce moment-là à l’église de la Délivrance, je discerne pendant une année avec d’autres jeunes de mon âge pour savoir quelle place suis-je appelé à prendre dans l’Église et dans la société. Au terme, mon désir de devenir prêtre n’était pas aussi clair. J’avais en fait découvert que je pouvais être heureux en étant aussi appelé soit à la vie consacrée, soit à la vie conjugale et familiale.

Indécis et confus, je me résous malgré moi à entreprendre des études universitaires de 2010 à 2012 en comptabilité. D’autant plus qu’une personne avisée me disait qu’il me fallait m’inscrire à l’école de la patience et prendre le temps dans ma quête vocationnelle, car notre temps n’est pas le temps de Dieu.

 Je croise la route des Spiritains

Cependant, pendant ma période d’étudiant, je n’étais pas coupé de l’Église et du monde : je participais aux célébrations et autres évènements à l’église de Saint-Jacques et je me rendais disponible pour les personnes sans-abris et les jeunes en recherche de soutien scolaire.

Vers le début de l’année 2011, je croise la route des Spiritains au travers des lectures qui m’ont été conseillées sur les Pères Clément Raimbault, Jacques Laval et Alexandre Monnet et par le bais d’une conférence sur le Père Frédéric Levavasseur. Mon appel à la vie religieuse missionnaire est né certainement à ce moment-là.
Le 6 novembre 2011, alors que je venais de participer à la messe de requiem pour un prêtre religieux spiritain missionnaire (Père Louis Rigolet), l’appel du Seigneur se fit entendre plus clairement par le biais d’une conversation avec le curé de ma paroisse et je lui posai des questions du type : spiritains, qui sont-ils ? peut-on être à la fois spiritain et prêtre ?

 Poussé au-devant des plus démunis

En effet, je sentais comme un feu ardent au-dedans de moi me poussant au-devant de mes frères et sœurs en humanité, les plus démunis particulièrement, afin de leur annoncer l’amour dont Dieu nous comble chaque jour. Mais je ne voulais pas dans un premier temps y répondre favorablement puisque je me disais consacrer mon temps à réussir dans ma vie.

 Première expérience spiritaine au Sénégal

Dans le même temps, je voulais faire plus ample connaissance avec la Congrégation du Saint-Esprit et son vivre-ensemble. À la fin de l’année universitaire 2011-2012, le Supérieur des Spiritains à La Réunion de l’époque (Père Pierre Bilongo) et son conseil acceptent que je découvre davantage la vie des spiritains. De cette manière, décidant de me confier à la divine providence, je quitte le 28 septembre 2012 ma famille, mes amis et ma terre natale pour Ziguinchor, en Casamance au sud du Sénégal. Là-bas, je vis mon année d’expérience de vie communautaire internationale, interculturelle et intergénérationnelle avec des jeunes de la région ouest-africaine.

Ensuite, de 2013 à 2016, on me demande de faire des études de philosophie à Dakar. Non sans peine, guidé par la simplicité des rencontres avec les autres (jeunes ou aînés, natifs ou non, catholiques ou pas) que ce soit en terre réunionnaise, au pays de la Teranga et ailleurs dans le monde, je laissais mon intelligence et ma foi s’éclairer mutuellement.

 Stage missionnaire et pastoral aux Seychelles

Revenant en 2016-2017 dans l’océan Indien, je suis envoyé à l’île de La Réunion, notamment à l’église de la Trinité, puis dans l’archipel des Seychelles pour accomplir mon année de stage missionnaire et pastoral. C’est ainsi que je mesurai avec réalisme la mission de l’Église tant universelle que particulière : j’éprouvai effectivement les joies et les difficultés à être un prêtre missionnaire aujourd’hui. De part et d’autre, j’y travaillais auprès des jeunes engagés dans divers mouvements (service d’autel, chorale, etc.) tout en aidant les confrères dans leur ministère (animation de la prière, accueil, écoute et visite des paroissiens).

 Noviciat et premiers vœux

Conscient que j’avais encore besoin de grandir en âge et maturité, je manifestai mon désir de creuser davantage mon appel. Je fais donc en 2017- 2018 mon année canonique au noviciat de Chevilly-Larue où j’approfondis ma connaissance de la Congrégation du Saint-Esprit et de sa spiritualité. À l’issue de cette étape, ma vie à l’école des Vénérés Pères Claude Poullart des Places et François Libermann en sort grandie. Je prononce alors mes premiers vœux de chasteté, d’obéissance et de pauvreté dans la Congrégation spiritaine en la fête du Bienheureux Jacques Laval le 9 septembre 2018 en présence de mes proches et des confrères.

 Étudiant en théologie et animateur de jeunes à Paris

Aussitôt après la profession, le Supérieur Provincial (Père Jean-Luc Ramarolahy) m’envoie à Paris pour étudier la théologie en vue de la prêtrise. Les études au Centre Sèvres que j’ai terminées l’année dernière et la formation reçue au Scolasticat ont affiné ma façon d’être religieux spiritain missionnaire. Il en ressort que l’annonce de la Bonne Nouvelle nécessite non seulement que je sache exprimer clairement la foi mais également que je lui donne sens pour mes contemporains.

Certes, il est légitime de réfléchir sur des questions par exemple bioéthiques, ou encore sur la présence de l’Église dans une société déchristianisée ou peu christianisée et sujette aux inégalités plus ou moins importantes selon les régions. Mais il me semble impérieux de vivre de l’Évangile pour que la parole du Christ soit proclamée. De fait, ma présence comme animateur auprès des jeunes à Paris 5e me fait comprendre qu’il ne me suffit pas de dire que Jésus est Seigneur. Je suis invité à imiter le Christ, soit à communiquer la grâce de Dieu. Jésus est venu sauver toute l’humanité par amour, il me semble nécessaire pour ses disciples de se mettre au service de tout être humain qui est un cadeau de Dieu. Cet engagement dans l’évangélisation trouve selon moi sa source dans la vie communautaire et fraternelle : je m’émeus toujours de la richesse que sont les confrères.

 Vœux perpétuels et diaconat en vue de la prêtrise

Après avoir relu ma vie, spécialement ma formation humaine, spirituelle, intellectuelle et pastorale pendant un mois au Cameroun, je professe mes vœux perpétuels le 29 août 2021 devant le Supérieur Provincial des Spiritains à La Réunion.
Monseigneur Gilbert Aubry m’ordonne diacre le 28 novembre de la même année à l’église de Saint-Paul, en présence des confrères, de mes proches et avec le soutien spirituel du Peuple de Dieu à l’île de La Réunion et je suis envoyé vivre le stage diaconal à la Paroisse Saint-François-Xavier (Rivière des Pluies), sous le regard et la protection maternels de la Vierge noire.

Je serai ordonné prêtre par la grâce de Dieu ainsi que par l’imposition des mains et la prière consécratoire de Monseigneur Gilbert Aubry en la solennité de l’Assomption de la Bienheureuse Vierge Marie ce 15 août 2022. D’ores et déjà, je reçois avec humilité et joie la part de mission que le Seigneur notre Dieu voudra bien me donner pour sa plus grande gloire et pour notre salut.


Appels à dons, bénévolat

puceContact puce RSS

2009-2024 © Diocèse de La Réunion - Tous droits réservés
Haut de page
Réalisé sous SPIP
Habillage ESCAL 4.3.3
Hébergeur : OVH