Le secrétaire général du Secours catholique, Bernard Thibaud, était dans notre département la semaine dernière, après être passé à Mayotte, pour faire le point sur la situation sociale dans l’océan Indien.

Lors de sa visite, –dans un contexte délicat, puisqu’il est arrivé au moment des premières émeutes–, Bernard Thibaud a souligné la situation difficile de La Réunion, qui enregistre un taux record de chômage des jeunes (50%) et un nombre d’illettrés deux fois plus grand qu’en Métropole.
« Il faut vraiment investir sur l’éducation a-t-il déclaré, car être illettré est un handicap pour l’avenir. » (écouter l’interview ci-dessous)

Bernard Thibaud, qui venait pour la première fois dans le département, a indiqué que les réalités sanitaire et sociale de La Réunion rejoignaient les constats établis au niveau national, même s’ils sont plus accentués dans notre île : la difficulté des plus pauvres à faire face aux dépenses de base comme la nourriture ainsi que la précarité des moins de 30 ans, avec des difficultés pour se loger en raison de logements chers ou peu accessibles aux jeunes, situation aggravée par le taux de chômage.
« De plus, les familles, elles-mêmes dans des situations précaires, ne peuvent plus subvenir aux besoins de leurs jeunes. Et dans l’ensemble du territoire français, ce sont les 18-25 ans qui sont le plus en précarité. »

Bernard Thibaud était également venu présenter la campagne de communication du Secours catholique, lancée à l’approche des élections présidentielles et législatives.
Une campagne qui se décline d’abord sur des affichages portant des slogans tels que : « La France est un pays riche... en pauvres », « Liberté, égalité, Fraternité... ou pas » ou encore : « Le mot hospitalité doit-il être considéré comme du vieux français ? ».

Le but est d’interpeller les dirigeants ou futurs dirigeants sur les difficultés sociales de nombreuses familles en France.

L’objectif de la campagne est aussi de donner la parole à tous, de « s’associer avec les pauvres pour construire une société plus juste et plus fraternelle »

Dans cette optique, depuis un an, à La Réunion, le Secours catholique met en place des groupes de parole, dont certains sont destinés à faire sortir des propositions concrètes de lutte contre l’exclusion et la vie chère, propositions qui seront ensuite transmises aux candidats aux élections.

« Nous orientons de plus en plus notre manière de travailler sur les groupes de parole, précise Germaine Bourdais, déléguée départementale du Secours catholique. Ça tisse du lien, sort de l’isolement et permet de réfléchir ensemble. L’union fait la force ! » (écouter l’interview ci-dessous)

Et , souligne-t-elle, rappelons que « même s’il y a le mot “catholique” dans Secours catholique, il est ouvert à tous, toutes confessions religieuses confondues. »