L’émotion était palpable en cette veille de vacances au lycée Maison-Blanche, au Guillaume Saint-Paul. Ce n’est pas tous les jours qu’un établissement scolaire reçoit la visite de l’évêque de La Réunion. Monseigneur Aubry était en effet présent vendredi matin dernier pour donner bénédiction aux bâtiments du lycée, inauguré l’année dernière.

Mais, surtout, personnels et élèves, actuels comme anciens, ont profité de l’occasion pour témoigner leur gratitude aux Frères des Écoles chrétiennes, dont les trois derniers membres vont s’envoler prochainement pour la métropole.

Après qu’un diaporama fut revenu sur l’histoire de l’ensemble scolaire Maison-Blanche, étroitement liée à celle des Frères, les témoignages se sont succédé, tous plus émouvants les uns que les autres. Aimé Maillot, ancien directeur d’écoles catholiques et juvéniste au noviciat de 1963 à 1972, à l’école Saint-Michel, au collège Maison-Blanche et au lycée de l’Immaculée Conception, a narré d’amusantes anecdotes avant de souligner : « Auprès des frères, j’ai découvert la discipline, la rigueur, l’écoute. Ils m’ont inculqué mes valeurs actuelles : la générosité, la bonté, la présence à l’autre, le regard de tolérance. Leur départ me fait mal au cœur mais ils peuvent être fiers de ce qu’ils ont semé. »

D’ailleurs, l’esprit lasallien semble encore présent au quotidien à Maison-Blanche, comme l’a expliqué Mathilde Espitalier, élève de terminale : « Que ce soit en permanence ou lors de sorties, à Mafate par exemple, les plus forts aident toujours les plus faibles. L’entraide et la solidarité au jour le jour... » Une solidarité soulignée avec gravité et humanité par Fabien, élève de terminale non-voyant : « Tout le monde m’a aidé à avancer, à m’intégrer, à m’adapter. »

Dans les discours, le souci de la transmission, de la perpétuation de l’héritage des Frères est apparu à de nombreuses reprises. Ainsi celui d’Aline Robin, professeur d’histoire-géographie à Maison-Blanche et première femme à y avoir enseigné, à partir de 1978 : « Je souhaite dire à mes collègues que, si nos conditions de travail sont telles qu’elles sont aujourd’hui, c’est grâce à l’œuvre et à l’esprit d’ouverture des Frères. N’oubliez pas et transmettez ce qu’ils ont réalisé. »

La cérémonie de remerciement s’est achevée sur un slam, créé par Corinne Perrier-Lefèvre, professeur de lettres à Maison-Blanche. Un slam intitulé « Psalmodier ou pslamodier ».

Et Monseigneur Aubry de conclure, avant la bénédiction en elle-même : « Nous héritons de l’histoire... et nous l’écrivons. Pour l’esprit lasallien, c’est maintenant aux laïcs d’agir. C’est grâce à eux que les valeurs lasalliennes continueront, que tout cela continuera de pousser pour donner des fruits. Et notamment grâce aux jeunes. Dieu vous a mis sur la route des Frères pour que vous transmettiez avec votre élan, votre fougue et vos technologies. »

A l’issue de la cérémonie, Frère Michel était tout sourire, résumant son état d’esprit du moment d’un simple mais évocateur « cela fait chaud au cœur »...