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« La grande aventure des chrétiens d’Orient » se poursuit
Article mis en ligne le 14 février 2011

par Evelyne Gigan

Depuis avril 2010, le Père Isaïe Audhuy des Béatitudes fait tourner l’exposition « La grande aventure des chrétiens d’Orient » dans les paroisses. Et provoque un réel intérêt.

[bleu]L’exposition « La grande aventure des Chrétiens d’Orient » tourne dans le diocèse depuis dix mois maintenant, combien de paroisses a-t-elle déjà visitées ?[/bleu]

Près d’une vingtaine. Elle est aussi allée au Centre Saint-Ignace à Saint-Denis et à l’Eau vive de Saint-Pierre. Quant aux moniales carmélites et moniales dominicaines, elles ont eu droit à la conférence d’ouverture.

[bleu]Une cinquantaine de paroisses n’ont pas encore reçu l’exposition dans leur mur, pourriez-vous nous rappeler de quoi il s’agit ?[/bleu]

Cette exposition est composée de dix-sept panneaux réalisés par l’Œuvre d’Orient. Elle retrace l’histoire du christianisme, revient sur la diversité des églises et parle de la vocation de l’Œuvre d’Orient.

[bleu]Qu’est-ce que l’Œuvre d’Orient ?[/bleu]

C’est une œuvre d’Église née en France à la fin du XIXe siècle. Elle a pour vocation de faire connaître et de soutenir les chrétiens d’Orient. Elle donne des bourses aux séminaristes, aide à construire, restaurer voire reconstruire des couvents, églises ou chapelles.

[bleu]Parler des chrétiens d’Orient à La Réunion et penser que cela intéresserait les catholiques, n’était-ce pas un pari fou ? Pourquoi l’avoir pris ?[/bleu]

Nous sommes catholiques et ce mot veut dire universel, il est donc important de ne pas rester fermé sur l’Église locale. De plus, je pense que de par sa mosaïque de cultures et de religions, il y a une ouverture à l’universel à La Réunion. Je crois que la tradition d’ouverture de La Réunion a beaucoup joué. Elle s’illustre d’abord à travers l’accueil de Mgr Gilbert Aubry Lorsque je lui ai demandé sa permission de promener l’exposition à travers le diocèse sa première réaction a été « il faut les aider ».

[bleu]Quelles sont les réactions des Réunionnais qui participent aux conférences d’ouverture de l’exposition ?[/bleu]

C’est une ouverture, c’est un accueil, c’est un émerveillement face à cette richesse qu’ils peuvent comprendre de par leur histoire. Alors je dirais que la réaction des paroissiens est dépendante de celle du prêtre de la paroisse de son intérêt et puis de la « publicité » qu’il a pu faire pour l’exposition. Dans certaines paroisses, le curé était très enthousiaste, il en a beaucoup parlé. Dans une autre paroisse, le père a usé de stratégie pour mettre la conférence d’ouverture avant la messe du premier vendredi du mois et où effectivement il y avait 300 personnes. Au siège de l’Œuvre d’Orient, on est très heureux de ce qui se fait et de l’accueil de l’exposition à La Réunion. Mgr Philippe Brizard, l’ancien directeur de l’Œuvre, me confiait il y a quelques mois qu’il aimerait bien que cela se passe comme ça dans tous les diocèses de métropole.

[bleu]Cette exposition a-t-elle eu des répercussions dans le diocèse ?[/bleu]

Suite à la lettre des évêques d’Irak qui demandaient aux chrétiens de les porter dans leur prière, les paroissiens de Saint-François d’Assise (au 12e km au Tampon), de Saint-François de Sales (au Tampon centre) et de Sainte-Suzanne ont envoyé des mots de compassion à ces chrétiens. Sur la paroisse de Saint-François d’Assise, les enfants, qui avaient découvert l’existence des chrétiens d’Orient pendant les leçons de catéchisme, ont envoyé des dessins aux chrétiens d’Irak pour Noël.

[bleu]À chaque fois que l’exposition arrive dans une paroisse, vous donnez une conférence sur le thème des chrétiens d’Orient, d’où vous vient cette passion[/bleu] ?

A 17 ans, je suis allé dans un monastère orthodoxe d’obédience russe, le peu que j’ai vécu, un office, une explication des icônes, quelques éléments biographiques des saints de l’orthodoxie m’ont enthousiasmé. L’année suivante, j’y ai passé trois semaines. C’était l’après-68, l’Église catholique française était en crise : la beauté de la liturgie avait été évacuée, on avait déménagé toutes les statues. J’ai été saisi par le sens de la grandeur et de la beauté de Dieu chez les orthodoxes. Par la suite, j’ai séjourné en Orient pendant six ans. J’ai côtoyé des chrétiens de différentes traditions. Ma communauté m’a ensuite demandé d’enseigner aux novices ce que je savais sur les églises d’Orient, l’œcuménisme et par la suite l’interreligieux.

[bleu]Quel regard portez-vous sur la situation des chrétiens d’Orient ?[/bleu]

Ils ont besoin d’aide. Considérés comme des citoyens de seconde classe dans une société musulmane, ils vivent souvent dans des situations précaires.
Par ailleurs, un rapport d’Aide à l’Église en détresse a révélé que 75% des personnes persécutées pour leur foi étaient chrétiennes. Bien sûr ces persécutions vont au-delà du Moyen Orient, elles existent en Chine, au Pakistan, dans certains États de l’Inde, au Vietnam, aux Philippines et au Nigéria, il ne faut pas les réduire à des conflits d’ordre social, ce serait un mensonge, il y a bel et bien persécutions de chrétiens. Les intellectuels français commencent enfin à prendre conscience de cette injustice. Cependant, il ne faut pas associer islam et terrorisme, de nombreux musulmans ont aussi réagi contre ces attentats qui ont coûté la vie à des chrétiens.

[bleu]Que pouvons-nous faire pour faire évoluer les choses ?[/bleu]

Je reprendrais volontiers les propos de saint Paul dans sa première Épître aux Corinthiens chapitre 12 : « Quand un membre souffre, c’est tout le corps qui souffre », par conséquent si on est indifférent à la souffrance des autres chrétiens, c’est qu’on n’a pas encore pris conscience que l’on appartient tous au Corps du Christ. Nous devons donc ouvrir nos cœurs à ces chrétiens de traditions diverses, prier pour eux et prier avec eux.


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