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Toussaint, la grande fête des vivants et des morts
Article mis en ligne le 31 octobre 2018

par Centre diocésain d’information

Souvent appelé « le mois des morts », novembre est avant tout celui des vivants. Le 2 novembre, jour où l’on fait mémoire de tous les défunts, ne prend son vrai sens qu’à la lumière de la fête de la Toussaint.

Bienheureux ! Bienheureux ! chante l’Église tout entière au matin de la Toussaint. Ce premier jour du mois de novembre est consacré à l’exaltation de la sainteté. Le jour suivant à la prière pour les défunts. Une proximité qui n’est pas toujours comprise : on a tendance à privilégier les défunts, dont on se préoccupe tout au long du mois de novembre, en oubliant un peu les saints ! Les deux jours pourtant ne sont pas en rivalité et accorder la primauté à l’un sur l’autre, c’est passer à côté de leur sens profond.

Le jour de la Toussaint, on fête la multitude des « bienheureux qui n’ont jamais fait parler d’eux », comme on chante à l’église. Pas seulement les officiels ! Tous ceux dont la sainteté est restée cachée, ceux qui n’ont pas un jour dédié dans le calendrier, ces saints « de la porte d’à côté » qu’évoque le Pape François dans son exhortation apostolique Gaudete et Exsultate.

Mais que fait-on vraiment lorsqu’on fête les saints ? Les acclame-t-on comme des héros au retour du combat ? Certainement pas. Même s’ils peuvent être des exemples inspirants, les saints ne sauraient être l’objet d’une adoration. Car en réalité, ce que l’on fête ce jour-là, c’est la sainteté de Dieu. Dieu seul est saint et c’est lui qui sanctifie l’être humain. Si les hommes fixaient leur attention seulement sur les saints... ils seraient un peu comme des imbéciles qui regardent le doigt qui montre la lune ! Lorsque l’Église proclame qu’une personne est sainte, bienheureuse, c’est pour inviter à emprunter un chemin comparable au sien.

 Tous appelés à la sainteté

La sainteté... tous y sont appelés ! « À l’imitation du Saint qui vous a appelés, vous-mêmes soyez saints dans toute votre conduite, car il est écrit “Soyez saints, parce que je suis Saint” », rappelle l’apôtre Pierre (1 P 2,11).

La sainteté n’est pourtant pas un but en soi. Les saints ne sont pas des gens obsédés par leur perfection ­-– ce qui ne serait qu’une manière subtile de se regarder, de se soupeser. Ce n’est pas la sainteté qu’ils recherchent, ce n’est pas leur propre gloire : c’est la gloire de Dieu. Une notion bien abstraite ? Pas du tout : « La gloire de Dieu, c’est l’homme vivant », affirmait l’évêque martyr saint Irénée de Lyon. Il poursuivait : « Et la vie de l’homme, c’est la vue de Dieu ».

 La mort a un sens

C’est bien à la lumière de cela que les fidèles sont ensuite conduits à prier pour les morts. Pour tous les morts : le 2 novembre est l’occasion de se souvenir non seulement des proches disparus mais aussi de tous ces défunts oubliés, ceux auxquels plus personne ne pense. Un acte de mémoire qui ne devrait pas être triste mais plein d’espérance. Car la mort a un sens, pour le chrétien. Un sens qui se découvre peu à peu, dans l’expérience de la vie et la contemplation de la mort de Jésus.

« Je l’aime à en mourir ! » entend-on dire souvent. Quelle tromperie ! L’amour vrai ne mène pas à la mort. Il mène à la rencontre, à la vie. En ressuscitant, le Christ a transformé l’échec de la mort en expression ultime de son amour pour l’humanité. Le rencontrer reste possible. Les apôtres en font l’expérience, et tous les chrétiens à leur suite.

 Choisir comment mourir

Lorsqu’un homme meurt, c’est parce qu’il est malade, âgé, parce que son corps usé ne fonctionne plus... mais il ne s’agit là que de causes biologiques. D’un point de vue spirituel, lorsqu’un homme meurt, n’est-ce pas parce que Dieu l’appelle à le rencontrer autrement ?

« Au jour où l’étoile du matin se lèvera dans ton cœur, au jour où sa gloire t’illuminera de splendeur, au jour où il essuiera les larmes de tes yeux, ce jour, face à face, tu verras Dieu notre Père », dit un beau chant du père Lucien Deiss, que l’on reprend parfois aux funérailles d’un ami, d’un parent.

Ces jours des saints et des défunts sont donc l’occasion d’approfondir le mystère de la vie et de la mort. Ils rappellent l’importance que l’homme a pour Dieu puisque même ceux qui sont morts à la vie terrestre continuent à faire partie de l’immense ronde des vivants.

Ainsi, lorsque l’on parle de « se préparer à la mort », il ne faudrait pas croire que c’est affaire de vieillard ! C’est l’affaire de toute une vie, car en fin de compte, c’est bien l’être humain qui choisit comment il mourra : dans le refus et l’angoisse ? ou dans la confiance et l’espérance de la rencontre ? Dans le non et le blocage ? ou dans l’élan du oui ?

 À lire aussi

« La Vie après la mort révélée par Jésus-Christ », un document proposé par le père Pascal Chane-Teng (à télécharger ci-dessous).


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