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« Tous frères », troisième encyclique du pape François
Article mis en ligne le 5 octobre 2020

par Françoise Adam de Villiers

Fratelli Tutti  : en français, « Tous frères ». C’est le titre de la troisième encyclique du pape François signée ce samedi 3 octobre 2020 et parue dimanche. « Fratelli Tutti », ce n’est pas du latin mais de l’italien : une expression empruntée à un écrit de saint François d’Assise, qui s’adressait « à tous ses frères et sœurs, pour leur proposer un mode de vie au goût de l’Évangile ». Pour le pape François, il s’agit d’inviter à « réagir, face aux manières diverses et actuelles d’élminer ou d’ignorer les autres, par un nouveau rêve de fraternité et d’amitié sociale qui ne se cantonne pas aux mots ». Un texte écrit « à partir de mes convictions chrétiennes », précise le Pape, mais fait « de telle sorte que la réflexion s’ouvre au dialogue avec toutes les personnes de bonne volonté » (n° 286-287).

Plan de l’encyclique

  • Introduction (n° 1-8)
  • Premier chapitre : Les ombres d’un monde fermé (n° 9-55)
  • Deuxième chapitre : Un étranger sur le chemin (n° 56-86)
  • Troisième chapitre : Penser et gérer un monde ouvert (n° 87-127)
  • Quatrième chapitre : Un cœur ouvert au monde (n° 128-153)
  • Cinquième chapitre : La meilleure politique n° 154-197)
  • Sixième chapitre : Dialogue et amitié sociale (n° 198-224)
  • Septième chapitre : Des parcours pour se retrouver (n° 225-270)
  • Huitième chapitre : Les religions au service de la fraternité dans le monde (n° 271-287)

Le premier chapitre, « Les ombres d’un monde fermé », propose un bilan de l’état actuel du monde et pointe deux maux : le repli sur soi et la peur de l’étranger.

Le deuxième chapitre, « Un étranger sur le chemin », qui s’ouvre sur un opportun rappel du début de Gaudium et Spes (« L’Église dans le monde de ce temps »), commente longuement la parabole du Bon Samaritain, après en avoir donné l’arrière-plan en citant notamment Caïn et Abel, Job, le commandement d’aimer dans le Lévitique et dans le livre de Tobie, enfin dans le Nouveau Testament.

Dans le troisième chapitre, « Penser et gérer un monde ouvert », le Pape cite Karol Wojtila pour rappeler que, « faits pour l’amour, nous avons en chacun d’entre nous une loi d’extase : sortir de soi-même pour trouver en autrui un accroissement d’être ». Il invite alors à s’ouvrir largement à l’autre, aux autres, et c’est l’occasion de souhaiter des « sociétés ouvertes qui intègrent tout le monde » – entendons par là, non seulement les citoyens étrangers mais aussi ces « étrangers existentiels » natifs du pays, ces « exilés cachés qui sont traités comme des corps étrangers dans la société ». C’est aussi une nouvelle occasion de dénoncer le racisme, les esclavages de toutes sortes et le monde numérique lorsqu’il est mal utilisé.

La question des migrants est longuement développée dans le quatrième chapitre, le Pape dénonçant « les nationalismes fondés sur le repli sur soi », invitant à « dépasser les réactions primaires » que sont la peur et les doutes face aux migrants, pour mettre en œuvre les quatre verbes : « accueillir, protéger, promouvoir et intégrer ».

Dans le cinquième chapitre, le pape François se situe sur le terrain politique, dénonçant avec force le « populisme démagogique », c’est à dire les personnes et les organisations qui cherchent « à gagner en popularité en exacerbant les penchants les plus bas et égoïstes de certains secteurs de la population ».

Comment construire « l’amitié sociale » est la question au cœur du sixième chapitre. Elle ne peut se faire que par le « dialogue », par « une culture de la rencontre qui aille au-delà des dialectiques qui s’affrontent » et qui intègre « la bienveillance », car celle-ci n’est pas « un détail mineur ni une attitude superficielle ou bourgeoise » mais une « libération de la cruauté ».

Aussi, dans le septième chapitre, le Pape invite-t-il à bâtir des « parcours de paix », notant que la paix est « un artisanat » et qu’elle passe aussi par l’expérience du pardon. Ce chapitre est aussi l’occasion d’une critique forte de la guerre et d’une prise de position contre la peine de mort.

Le chapitre 8, « Les religions au service de la fraternité dans le monde », souhaite que la réflexion religieuse ait davantage sa place dans le débat public. Pour que vienne la paix, il est nécessaire que les croyants de toutes religions puissent « trouver des espaces où discuter et agir ensemble pour le bien commun et la promotion des plus pauvres », sans pour autant devoir « cacher » leurs convictions. C’est aussi l’occasion de rappeler que « la violence ne trouve pas de fondement dans les convictions religieuses fondamentales, mais dans leurs déformations », et que le terrorisme découle « d’interprétations erronées des textes religieux ». « Il est nécessaire d’interrompre le soutien aux mouvements terroristes par la fourniture d’argent, d’armes, de plans ou de justifications », souligne encore l’encyclique.

En terminant, le Pape cite quelques « frères » par lesquels il s’est « particulièrement senti stimulé » dans sa réflexion : saint François d’Assise, Martin Luther King, Desmond Tutu, Mahatma Mohandas Gandhi, Bienheureux Charles de Foucauld.

Deux prières sont également jointes à l’encyclique : une « Prière au Créateur » et une « Prière chrétienne œcuménique ».

Le texte intégral de Fratelli Tutti se trouve sur le site du Vatican : http://www.vatican.va/content/francesco/fr/encyclicals/documents/papa-francesco_20201003_enciclica-fratelli-tutti.html

(Photo : Le Pape signant l’encyclique « Fratelli Tutti » à Assise, le 3 octobre 2020. Capture d’écran chaîne du Vatican)


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