Chers frères et sœurs,
C’est avec le Magnificat de Marie missionnaire visitant sa cousine Elizabeth que nous, les évêques et les délégués des diocèses et vicariats de la Cédoi voulons rendre grâce pour la visite du Pape François. En visitant Madagascar et l’île Maurice, ce sont à toutes nos îles de l’océan Indien que le Pape François a voulu faire un clin d’œil paternel. La présence nombreuse des délégués des îles de la Cédoi à Marie Reine de la Paix a été la manière de dire au Pape François notre reconnaissance de nous montrer sa proximité.
Nous avons des raisons de dire comme Marie « Mon âme exalte le Seigneur » car le pape François, comme un père, est venu nous soutenir dans notre mission de baptisés-envoyés. Il nous a interpellés sur notre engagement missionnaire au service de nos îles. Nous avons encore en mémoire ce moment de communion vécu avec le joyeux frémissement des palmes accueillant le Pape aux pieds de Marie Reine de la Paix. Les paroles que le pape François nous a adressées lors de son homélie sont comme un carnet de route donné aux disciples-missionnaires que nous sommes.
Comme chaque année, notre assemblée plénière a été précédée d’une première étape qui a réunie onze délégués laïcs et un religieux des cinq diocèses et vicariats de la Cédoi.
Le sujet choisi pour la réflexion en assemblée était : « Comment à partir de nos paroisses, mouvements et services être une Église missionnaire dans un monde sécularisé et pluri-religieux ? ».
Nous nous sommes mis à l’écoute des initiatives missionnaires vécues par les laïcs et les religieux dans nos diocèses et vicariats.
Les délégués nous ont dit que le point de départ de l’appel qu’ils ont entendu à se mettre au service de l’Évangile, c’est l’expérience personnelle faite de la rencontre avec le Christ par l’action de l’Esprit Saint.
C’est l’amour de Dieu qui les rejoignait au cœur de leurs vies parfois traversées par la souffrance, qui les a mis en route et qui a suscité en eux le désir de se mettre au service des autres. Nous entendons encore Johanne de Maurice nous dire : « Je découvre Dieu sous un nouveau jour... Depuis ma vie a évolué », ou encore Davila de Rodrigues : « Ce fut pour moi une grande joie de rencontrer un Dieu Père qui m’aime comme je suis ». Nous avons entendu comment Dieu « met sur nos routes des témoins » qui sont des personnes-relais nous permettant de croître dans nos vies de chrétiens. Pour l’un cela a été de se mettre au service des jeunes, de la catéchèse, du Renouveau ou alors tout simplement au service de leur famille, comme le disent Jeffrey et Geneviève des Seychelles : « Il est merveilleux de vivre la mission en famille ». « La mission commence avec ceux qui sont autour de nous », nous dit Christiana de Rodrigues.
L’Église doit accueillir l’action de l’Esprit dans les personnes qui se mettent en route. Cependant, le désir d’être au service de la mission a besoin d’être authentifié : « On ne se donne pas la mission. On la reçoit ».
En confirmant l’appel à se me mettre au service, l’Église aide à garder la flamme missionnaire allumée. Les délégués se sont posé la question de comment garder cette flamme missionnaire. Le pape François dans son homélie apporte une réponse : « À travers son dynamisme missionnaire et son amour, le père Laval a donné à l’Église mauricienne une nouvelle jeunesse, un nouveau souffle qu’aujourd’hui nous sommes invités à poursuivre dans le contexte actuel. Et il faut prendre soin de cet élan missionnaire ». La flamme, les délégués la gardeNT allumée dans la méditation de la Parole, la prière et une vie nourrie des sacrements.
L’élan missionnaire est appelé à se développer dans un monde où la planète se meurT, où s’affaiblissent nos familles et notre tissu social : addictions en tous genres, société de surconsommation, la violence, la pauvreté, la fragilisation et la marginalisation des jeunes, une société souvent inégalitaire et injuste. Au cœur de ces réalités, le combat pour vivre en chrétien est parfois difficile à mener. Cependant, la mission transforme. Michel de La Réunion dit : « Dans mon engagement professionnel, la mission m’a transformé par l’annonce de la Bonne Nouvelle de l’Évangile. C’est un défi où chaque jour, je suis appelé à servir mes frères avec humilité, charité et esprit de pauvreté ».
Ce témoignage nous rappelle que le but de la mission c’est de remettre l’homme debout, le rendre heureux et ainsi rendre gloire à Dieu. N’est-ce pas le message des Béatitudes repris par le pape François aux pieds de Marie Reine de la Paix ? Comme nous y invite le Pape, portons dans la prière nos diocèses et vicariats de la Cédoi et laissons-nous conduire par celui qui construit l’Église, L’Esprit Saint.
Fraternellement,
Vos évêques,
Son Éminence Cardinal Maurice E. Piat, évêque de Port-Louis (Île Maurice)
S.E. Mgr Gilbert Aubry, président de la Cédoi, évêque de Saint-Denis (Île de La Réunion)
S.E. Mgr Alain Harel, vice-Président de la Cédoi, vicaire apostolique (Rodrigues)
S.E. Mgr Charles Mahuza Yava, vicaire apostolique (Archipel des Comores)
S.E. Mgr. Denis Wiéhé, évêque de Port-Victoria (Les Seychelles)