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La bienveillance du Père va à tout son peuple
Article mis en ligne le 25 mai 2018

par Sonia Delecourt

Dieu le Père est-il bienveillant envers moi ? Est-il bienveillant envers tout le monde ? Comment puis-je moi aussi être bienveillant ? Le père Edouard O’Neill sj répond à ces questions.

 Dieu le Père est-il bienveillant envers moi ?

Comment ne le serait-il pas ? C’est tout son être qui est bienveillant. Nous sommes ses enfants, il sait ce dont nous avons besoin, nous dit Jésus dans l’Évangile, et il saura nous donner ce qui est bon pour nous. Quand vous le priez, priez en toute tranquillité, pas en inquiétude comme les païens qui crient très fort parce qu’ils ont peur que Dieu ne s’intéresse pas à eux. C’est comme ça que Jésus introduit le Notre Père : « Ne rabâchez pas comme les païens, votre père sait ce dont vous avez besoin. Comment ne le saurait-il pas ». Pour Jésus, c’est une évidence.

On a ce passage dans l’Évangile : « Demandez et vous recevrez, cherchez et vous trouverez. Qui d’entre vous si son fils lui demande du pain lui donnera une pierre ? » Dans l’évangile de saint Matthieu, on retrouve cette parole de Jésus : « Si vous qui êtes mauvais, dit Jésus savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus votre père qui est aux cieux donnera-t-il de bonnes choses à ceux qui le lui demandent. »

Dans saint Luc, on retrouve au chapitre 11 : « Demandez, vous obtiendrez ; cherchez, vous trouverez ; frappez, la porte vous sera ouverte. Celui qui demande, reçoit ; celui qui cherche, trouve ; et pour celui qui frappe, la porte s’ouvre. Quel père parmi vous donnerait un serpent à son fils qui lui demande un poisson ? Où un scorpion, quand il demande un œuf ? Si donc vous, qui êtes mauvais, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus le Père céleste donnera-t-il l’Esprit Saint à ceux qui le lui demandent ! »

Pour Jésus, c’est une évidence : Dieu est la bienveillance même. Il veille pour le bien de son peuple, sur sa Création.

Dieu veut donner de bonnes choses à ses enfants, c’est en ça qu’il est bienveillant. Dieu sait ce qu’il y a dans le cœur de l’Homme, il ne se fait pas d’illusion, mais il sait aussi ce qu’il y a de bien dans son cœur. Il y a une parabole merveilleuse là-dessus, celle de l’ivraie et du bon grain. Ce n’est pas l’ivraie qui manque, il y en a partout. Le Seigneur nous demande de ne pas nous préoccuper de l’ivraie, mais de ne pas arracher le bon qui est semé en chacun de nous. Le Seigneur est bienveillant dans le sens où il regarde positivement ce qu’il y a de bon en l’homme.

 La bienveillance de Dieu est-elle la même pour tout le monde ?

Oui, on le découvre progressivement dans la Bible, même si on a l’impression que la bienveillance de Dieu s’applique d’abord, et parfois exclusivement à son peuple, contre les autres. C’est pour nous donner le temps d’y venir, mais la bénédiction d’Abraham l’annonce depuis le début : « Par toi seront bénies toutes les nations de la terre ». L’idée que la bienveillance de Dieu s’applique à tout le monde est présente dès l’origine. La bénédiction d’un peuple est là pour signifier la bénédiction de tous les peuples.

 Que signifie le mot bienveillance ?

Je pense que c’est un mot un peu moral et psychologique, mais le mot biblique qui lui correspond est bénédiction, ce qui ressort très clairement au moment de la vocation d’Abraham : « Par toi seront bénis toutes les nations de la terre ». Il y a un peuple élu, un peuple béni, qui est là pour signifier à tous les peuples qu’ils sont bénis de Dieu. C’est le message chrétien. Le côté universel de la bonté de Dieu était déjà dans l’Ancien Testament. À l’époque, le côté universel disait que tous les peuples viendront à Jérusalem, la démarche était centripète. Alors que l’universalisme chrétien est centrifuge, c’est-à-dire qu’à partir de Jérusalem, les croyants vont aller enseigner à toutes les nations. Annoncer l’Évangile, annoncer le royaume de Dieu à tous les hommes revient à leur apporter la bénédiction de Dieu.

 En tant que chrétiens, comment devons-nous vivre cette bienveillance ?

Le présupposé de bienveillance qui est au début des Exercices spirituels de saint Ignace nous dit qu’entre tous bons chrétiens, il y a un présupposé de bienveillance. C’est-à-dire que l’autre ne cherche pas à me tromper, je ne cherche pas à le tromper. On cherche à se comprendre, quitte à prendre du temps, et à se dire les choses qui ne vont pas. Si quelque chose n’a pas été, on apprendra à se pardonner pour repartir d’un bon pied.

On le vit dans la famille, entre conjoints, parents/enfants, dans le milieu professionnel. On n’obtient rien sans bienveillance, et la bienveillance paye plus que l’autoritarisme. On obtient de meilleurs résultats, et les changements se font mieux, sont moins douloureux, si on cherche ce qu’il y a de bien pour l’autre. Il y a l’idée que chacun a des talents reçus peut faire fructifier.

 Y a-t-il une évolution de la bienveillance de Dieu entre l’Ancien et le Nouveau Testament ?

Non, parce que c’est le même Dieu, et il n’a pas changé de bienveillance. Ce qui a changé, c’est la manière de la percevoir, d’en parler et de la reconnaître. La bienveillance fondamentale et gratuite de Dieu est là depuis la Création du monde depuis le commencement. Elle se révèle progressivement dans l’Ancien Testament, et éclate avec Jésus qui se présente comme celui qui est porteur de cette miséricorde et de la bienveillance inconditionnelle de Dieu. Ce dernier qui dira : « Ceci est mon sang versé pour vous, le sang de l’alliance nouvelle et éternelle. »

La bienveillance de Dieu dans la Bible se révèle de plus en plus comme inconditionnelle, comme sa miséricorde qui prend le nom de pardon. Il nous donne non seulement de bonnes choses, mais il nous pardonne les choses mauvaises que nous faisons. Il ne nous demande pas de payer, c’est gratuit. C’est sa bienveillance fondamentale qu’on appelle la Nouvelle Alliance, qui est déjà annoncée dans l’Ancien Testament, longtemps avant Jésus.

 Jésus est-il la plus grande expression de la bienveillance de Dieu ?

Il se présente, se révèle et est reconnu comme tel dans les évangiles et par les croyants. Il en paye le prix fort, car la bienveillance de Dieu va jusqu’à la croix. C’est la réponse de Dieu au mal. Dieu est amour, et le premier, il nous a aimé, et ça continue. Il nous a aimé sans condition et n’a pas épargné son propre fils.


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